11 AVRIL 2020, DE L'AVANT À L'APRÈS, OU MA RENCONTRE AVEC MOI-MÊME

Publié le décembre 4, 2020 par Caroline Gauthier dans la catégorie 

De l’avant :

Je m’appelle Nelson, j’ai 39 ans, employé dans le secteur de la vente. Je vis dans les Alpes-Maritimes.

J’ai eu ce que l’on appelle une enfance difficile, parents divorcés, grandi en quartier, élan d’études coupé net car sommé de quitter la maison. J’ai évité les nombreux pièges qui se sont présentés en m’appuyant sur une volonté de s’en sortir et d’être « quelqu’un de droit ».

Homme à la personnalité nerveuse et impulsive, à l’âge de 21 ans, j’ai compris qu’il fallait que « je change », si je voulais m’intégrer, être accepté, faire partie de la « normalité ».

Je me suis donc construit dans le cadre socialement acceptable, gommant peu à peu mon impulsivité par la réflexion, effaçant qui je suis en me construisant un personnage de plus en plus lisse.

Ce faisant, à l’aube de mes 39 ans, je suis une personne cartésienne, athée féroce (j’entends par là que la moindre religion ou croyance me hérisse le poil et fait ressortir l’argumentateur tenace que je suis). J’adore et ne crois que dans la science, érigée en vérité absolue.

Je suis irrémédiablement et sans explication attiré par les sons, l’espace et l’introspection dont j’use et abuse.

Fier de moi-même, de mon parcours et de ma situation, je ne peux pourtant pas me défaire d’un sentiment qui me tient et m’accompagne où que j’aille : quelque chose ne va pas, « cloche », je suis toujours à la recherche d’une vérité que je ne peux définir, que je ne peux toucher, appréhender. Je suis là sans être là, j’écoute sans écouter, je plonge de plus en plus loin dans l’introspection. Suis-je le seul à m’interroger, les autres ont l’air si « bien » ? Est-ce « si simple » et moi qui complique tout ?

En décembre 2019, rentrant du travail, ayant passé la journée sous mon masque, je passe comme tous les jours devant le point de vue de mon village qui donne sur la vallée de la Vésubie. Je m’arrête, je ne sais pourquoi, contemple la nature, essaie de profiter de l’instant sans penser. Et là, plus qu’une idée mais un ressenti pousse en moi : j’ai besoin que cela s’arrête. Sans réfléchir, je l’exprime à haute voix : « j’ai besoin que tout s’arrête pendant au moins deux mois pour me retrouver, me trouver ».

Sans le savoir, je jetais ma première demande concrète et sans arrière-pensée à l’univers, et ce dernier allait me répondre, d’une façon que je n’aurais jamais pu imaginer…

11/04/2020 :

Voilà 3 mois que je suis avec une femme que j’apprécie énormément, Vanessa, sous mon masque, nous nous ressemblons beaucoup. Elle a aussi vécu des moments très difficiles dans sa vie. Nous partageons nos points de vue, nous avons des débats riches et animés. Je la qualifierais comme une personne spirituelle, sans religion, ouverte sur elle-même. Elle a une formation de psychothérapeute intégrative.

Nous parlons beaucoup de ma passion pour l’univers. Elle me fait découvrir des interviews de personnes dont je n’ai jamais entendu parler, comme Christophe Allain ou Franck Lopvet. Honnêtement, j’ai beaucoup de mal à saisir le sens profond de ces interventions, je reste totalement en surface, et pourtant quelque chose me chiffonne, car « ça me parle » mais je n’arrive pas à savoir sur quoi, ni pourquoi. Vient également une conférence d’un théoricien, Nassim Haramein, intrigante (en bon connaisseur, j’ai fait quelques bonds sur mon canapé à l’exposition des concepts), mais captivante, et qui ouvre le champ du possible à l’infini.

A partir de ce moment un sentiment ne me quitte plus : « plus loin et pourtant si proche ».

Nous nous retrouvons en confinement, première fois en H24 ensemble, et bien entendu, mon masque ne tiendra pas plus de 15 jours avant qu’elle n’en puisse plus de mes esquives, fuites, faux sourires et rires nerveux… Nous nous séparons le 08/04.

Comme à mon habitude, je décide d’appliquer ma méthode : je compacte mes sentiments et émotions jusqu’à les enfermer dans une boite que je scelle dans un coin de mon esprit. Cela me prend toute la journée du mercredi, le jeudi, je reste chez moi, le plus souvent dans le silence, allumant cigarettes sur cigarettes et laissant mon esprit partir où il le souhaite du moment qu’il ne ressente rien (oui je pense, à ce moment, que c’est mon mental qui gère mes émotions). La journée du vendredi est identique.

Samedi 11/04, je me lève, je prépare mon café, je m’assoie sur mon canapé, je me félicite presque d’avoir « géré » cet événement de manière magistrale car j’ai atteint ce que je voulais : ne rien ressentir. Mon téléphone indique une notification, c’est un message de sa part, elle me demande de passer récupérer ses affaires, quoi de plus légitime.

Pourtant ce simple sms fait monter en moi une colère irascible, j’essaie de me raisonner, de relativiser, rien n’y fait, une colère gronde en moi et j’ai beaucoup de mal à la contrôler. Elle vient d’en bas, et ça c’est nouveau, que m’arrive t-il ? Je tente de me détendre en m’asseyant sur mon canapé, en tailleur, je respire, « calme toi ! », rien à faire… Je lutte pendant près d’une heure dans cette position, le bas du dos me gratte, j’ai des mouvements d’oscillation incontrôlés et cette colère qui ne veux que sortir. A un moment, je ne tiens plus, « tant pis, il arrivera ce qui arrivera, j’en ai marre de lutter, je lâche ! »

Et en effet, pour la première fois de ma vie, je lâche totalement prise.

A cet instant précis, une énergie colossale part du bas de ma colonne vertébrale à une vitesse fulgurante, elle monte d’un coup jusqu'à ma tête, sur le trajet, j’ai la sensation d’explosions de verrous, et quand elle atteint le sommet de mon crâne tout devient noir (je dois préciser que pour cette journée, à partir de cet instant, la notion de temps devient extrêmement complexe à définir). L’instant d’après, je me retrouve face à moi-même, je suis dans le noir, je me vois translucide dans la position "tailleur" sur mon canapé (sans voir le canapé, tout a disparu) un rayon de couleur violet me traverse de bas en haut, un point d’une luminosité extrême se situe au niveau de mon plexus et deux univers/espace se situent en haut et en bas.

Un bourdonnement, bruit de fond se fait alors entendre en continu, si je dois faire un parallèle, pour ceux qui connaissent ou souhaiteraient savoir, je dirais comme le son d’une étoile à neutron, c’est infernal et cela a duré 5 jours !

Je n’ai pas le temps de réaliser ce qu’il vient de se passer que l’instant qui suit (je parle d’instant pour donner une notion de temps car, comme dis précédemment, je n’ai absolument aucune idée de la durée de chaque événement), je suis projeté ailleurs, je contemple l’univers, c’est magnifique, calme, empreint de sérénité. Là, ça devient dur, très dur, j’ai le ressenti d’une main qui se pose sur mon épaule droite, je suis effrayé, je n’ose regarder qu’une seconde se pose sur mon épaule gauche, je suis terrifié… tout à coup, une sensation de chaleur m’envahit, une sensation d’amour infini m’étreint, je n’ai jamais ressenti ça ; cette puissance me prend totalement et je me laisse envahir avec plaisir, c’est jouissif. Je reçois quelque chose, on ne parle pas mais je l’entends et c’est accompagné de ce même amour inconditionnel cité avant : « Nous nous occupons des flux, occupe-toi du réel » (je comprendrais plus tard la signification de ces mots)

A peine ces mots captés, je reviens à moi sur mon canapé, je n’ai pas bougé d’un centimètre, j’ouvre de grands yeux éberlués, je dis « mais qu’est-ce qu’il vient de m’arr… », je n’ai pas le temps de finir ma phrase que la déflagration arrive. Représentez-vous être un gratte-ciel, la structure métallique étant votre corps, et tout le reste qui le compose étant les éléments de votre vie, de votre personnalité, de vos certitudes, de vos émotions, de vos sentiments, enfin ce qui fait que vous êtes-vous. Cet immeuble se fait souffler en un claquement de doigts par une onde de choc phénoménale et il ne reste que la structure, tout explose. Maintenant transposer cette image sur votre personne et vous aurez une idée de l’impact de cette déflagration.

A ce moment, je suis sidéré, incapable de la moindre réflexion, hormis d’assouvir ce besoin de sortir, respirer, de nature (je vis en appartement). Je sors donc, et à peine ai-je mis le nez dehors que je sens des vagues venir à moi (imaginez des courants d’air qui entre en vous), ça vient de partout, et plus j’en absorbe, plus « ma bulle » s’agrandit. Sans réfléchir à une destination, je me retrouve au même endroit que quelques mois plus tôt, au point de vue du village. Les courants se stoppent, je décide de retourner à mon appartement.

Tout est brouillé, comme si tout était en désordre à l’intérieur de moi. Je vais devant le miroir, j’ai les yeux grands ouverts, on dirait un illuminé, mais je n’arrive pas à réfléchir, et là, ça recommence, cette même énergie qui traverse ma colonne vertébrale et qui part d’en bas et monte jusqu’au sommet du crâne, sauf que c’est quelque peu différent, la puissance est toujours forte mais moins explosive, et à cela s’ajoute comme un courant électrique qui suit le même parcours. Je ne le sais pas mais la lessive va commencer…

A chaque coup électrique (on parle de plusieurs dizaines par jour), j’ai le ressenti de revivre un sentiment, une émotion, un moment de ma vie, mais cette fois avec le regard, le ressenti juste, dans le « bon » comme dans le « mauvais ». Vous vous rappelez l’image de l’immeuble de tout à l’heure, et bien à chaque vague, il se reconstruit, mais cette fois de manière solide et harmonieuse. Ceci je ne le comprendrais que quelques jours plus tard, car quand vous y êtes, je vous assure que vous souffrez, tout en ressentant ce bain d’amour et de bienveillance, comme si l’on passe du plus grand bonheur à l’extrême souffrance et vice versa en continu : vous êtes dans une lessiveuse de l’âme.

Nous arrivons au soir de cette journée extraordinaire et fondatrice, je n’en peux plus et pourtant j’adore ça. Je suis complètement perdu sur le temps, je décide de me mettre au lit, je me mets naturellement en position fœtus, bizarrement ça calme les courants électriques et les montées.

8:00 le lendemain matin, j’ouvre les yeux, dubitatif de la veille, rien, tout est normal mis à part que je me sens vidé de mon énergie. Je n’ai pas bougé pendant la nuit, je reste ainsi, commençant à intellectualiser ce que j’ai vécu la veille, j’ai des doutes sur la véracité des faits et ma santé mentale… heureusement c’est fini…

Je m’assois sur le bord de mon lit, je pose les pieds par terre, tout va bien, tout est normal. Je me lève, et là, instantanément, une montée et un courant électrique, en l’espace d’une seconde, je suis revenu au point de la lessive et tout recommence !

Après la journée de sidération et d’explosion, celle qui vient est la plus éprouvante, car le mental veut s’en mêler : « tu deviens complètement barge mon pauvre vieux, t’as vraiment fondu un fusible cette fois… » et chaque fois, juste derrière, je me prends une vague, et la lessive, et des suées, et du froid… il faut se rendre à l’évidence : il se passe bien quelque chose et je ne suis pas en mesure de le comprendre, j’ai besoin d’aide car je crois devenir fou.

Je vais tenir seul jusqu’au soir, mais je n’en peux plus, j’ai peur de perdre pied avec la réalité. Je décide de contacter Vanessa (faisant fi de mes habitudes sans m’en rendre compte).
Dès les premiers instants, je lui dis ceci : « Vanessa, j’ai besoin d’aide, cela n’a rien à voir avec nous, il m’arrive des choses qui dépassent l’entendement et je veux ton avis de thérapeute ».
Je lui explique de manière dispersée et très brouillonne ce que je viens de vivre par sms, je lui dis que j’ai schématisé sur papier ce que j’ai vu, elle demande que je lui envoie, ce que je fais. Dans la minute, elle me téléphone, elle me dit que je ne suis absolument pas fou, que tout ce que je lui dis et décris lui font penser à une chose : un éveil de Kundalini. Je suis quelque peu rassuré, je décide de chercher des infos sur le net, ce n’est pas très clair mais je retrouve le schéma de la montée explosive, je tente donc d’approfondir le sujet.
Je cherche, et trouve une vidéo de témoignages de personnes ayant vécu cela appelée « au cœur de la Kundalini ».
Je lance la vidéo, et là, le témoignage d’une dame en particulier résonne en moi, c’est celui de Caroline Gauthier. Je me retrouve dans son expérience, vous n’imaginez pas le bien fou que son récit m’a procuré, l’apaisement et la force qu’elle m’a apportée. Je vais me coucher, toujours naturellement dans la même position, les choses se calment à nouveau. Et de nouveau le lendemain, dès que je mettrais le pied au sol, la lessiveuse se remettra en marche, mais cette fois, je n’ai plus peur, je ne suis pas seul et pas le seul, et je veux aller au bout car je commence à comprendre que c’est à la découverte de moi-même que je vais comprendre qui je suis réellement.

3 jours de lessive supplémentaires viendront donc s’ajouter aux 2 précédents, l’épreuve la plus intense, la plus merveilleuse et la plus douloureuse de toute ma vie.

A l’après :

Le chemin qui part de cet événement à aujourd’hui est encore bien riche et je pourrais vous en écrire des dizaines et des dizaines de pages. Avec le recul je dis « mais quel pied ! ».
Ce qui a changé ?
Et bien ne serait-ce que ces quelques lignes que vous venez de lire, ce regard que j’ai porté sur moi-même au début, oser parler de moi et vous rapporter ces évènements de ma vie, c’est une chose que je n’aurais jamais faite avant. Je me découvre tous les jours et ris de ce que d’aucun appelle « défaut ».
Ce n’est pas du courage mais de la confiance, en moi-même, en mon instinct, en mes ressentis, en vous, en nous, en ce que la vie m’apporte et qui n’est autre que ma propre création. Je termine ce témoignage, j’ai une journée de retard sur la date prévue mais je sais que Caroline ne m’en voudra pas, car ce papier, je ne l’ai ni calculé, ni préparé, je l’ai laissé venir comme il voulait venir, car il est moi. Ce matin, je viens d’avoir 40 ans, ma vie et la vie sont merveilleuses, mon monde est bien plus vaste que ce que l’on en voit, quelle qu’en soit sa mesure, il est infini, à l’heure ou d’autres s’interrogent, j’ai terminé de me demander pourquoi et où l’on va, aujourd’hui je ne demande plus, j’apprécie pleinement le chemin.

NELSON SAËZ

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