Dans le Roman « Au Nom du Corps », qui connaît un vif succès et que certains qui lisent ces mots ont déjà lu, Charline l’héroïne du livre vit une immense crise existentielle, financière et amoureuse.
Aujourd’hui, il semble qu’il n’y ait pas que Charline qui vive ce genre de crise. La crise est même mondiale…
Peut-être même que, vous aussi, vous êtes en train de vivre une telle crise… N’est-ce pas ?
Le fait de vivre une crise n’aurait-il pas un sens bien plus profond que ce que l’on pense de prime abord ?
On range souvent la crise, comme quelque chose de mauvais. On veut surtout éviter de la vivre. On parle de crises de la quarantaine, de dépressions, de burn-out, de catastrophes financières ou pire encore…
J’ai envie moi, de donner de la crise une autre lecture, bien plus positive que ces termes qui laissent penser que ce qui est à l’œuvre ne joue pas en notre faveur.
Par exemple, derrière le mot dépression, on voit que se profile déjà le fait de lâcher la pression, de dégager le poids que l’on s’est mis sur le dos. Et, si on va plus loin, on peut imaginer même que le processus de la crise ou même de la dépression, va au final laisser jaillir quelque chose au fond de nous qui était endormi, qui était enfoui ou oublié.
Et si, finalement, la crise n’était que le seul moyen pour réveiller une chose essentielle de nous-même qui était tapie au creux de nos ventres et de nos cœurs… ?
Et si la dépression n’était que le seul moyen que le corps ait trouvé pour parler de son mécontentement ?
Et si j’allais même plus loin ?!
Et si la crise n’arrivait finalement que parce qu’il n’y avait pas d’autres choix que de casser des armures que l’on aurait érigées autour de notre vivant, ou de notre essence ?
Et si la crise n’arrivait que pour nous dire : « Et Oh !!! T’es à côté de la plaque mon gars ! ou ma fille ! »
Ce serait en fait comme l’effet cocotte-minute ! Les crises laisseraient jaillir ce qui a été comprimé trop longtemps…
Aujourd’hui nous sommes amenés à dompter le dragon qui n’est rien d’autre que l’ensemble de nos dragons intérieurs que nous avons laissés là tapis...
Et nous, on est super forts pour comprimer, n’est-ce pas ?
Au moins, en crise : on pleure, on hurle et on trépigne !
Au moins, en dépression, on ne se force pas à faire des choses que l’on ne veut pas faire !
Et finalement ce qui aurait été comprimé trop longtemps, qu’est-ce que c’est au final ?
C’est la vie, Bordel ! C’est le vivant, c’est notre pépite et notre unique ! C’est notre graine profonde !
Et les émotions négatives qui sont là, ne sont uniquement là que pour nous remettre en lien avec nos besoins profonds que l’on avait oubliés. Nos colères nous mettent en lien avec nos identités bafouées. Nos tristesses nous reconnectent avec nos besoins de partage. Nos peurs nous reconnectent avec nos besoins de préparation ou de protection vitale…. Etc…
Le phénomène de crise, ce n’est au final que de la vie, de la vie qui cherche ENFIN un passage…
Et la crise, c’est le seul moyen que la vie ou que la nature ait pour trouver ce passage dans nos barricades bien trop solides !
Je m’explique … Nous sommes censés vivre sur terre en accord avec notre nature et notre vérité intérieure. Nous sommes censés nous connecter à notre propre graine. Nous sommes censés la ressentir, la cultiver. C’est de notre responsabilité. C’est cela que je nomme l’amour de soi ; ou être en lien avec sa force et sa flamme intérieure. Si nous nous connectons à elle, nous dégageons une forme particulière d’énergie… Si nous la cultivons et la faisons fleurir, quand nous l’offrons aux autres, elle est chargée de nutriments et nourrit le monde… Parce que cette graine, cette flamme, cet élan vivant, c’est notre nature et que c’est même LA NATURE, cette dernière reprend toujours ses droits à un moment donné ou à un autre, si nous l’oublions…
Si nous sommes en lien avec notre graine ou notre pépite, en général, tout sonne juste… Si nous sommes loin d’elle, tout ne devient plus que lutte et bagarre…
Quand nous sommes déconnectés de notre graine, un processus s’active pour détruire ce que nous avons construit autour d’elle. Ces constructions nous avaient empêchés de la sentir et de nous y relier.
Ces constructions nous avaient enfermés et rigidifiés. Des barricades s’étaient érigées autour de notre élan vibrant.
Et NOUS AVONS LAISSÉ FAIRE CE PROCESSUS.
Ce qui existe sur Terre n’est que le reflet de ce que nous sommes...
Et c’est donc, je crois dans ces cas précis d’évènements malheureux, l’amour lui-même qui cherche à s’incarner plus intensément, même s’il prend la forme d’une destruction, d’une crise, d’une séparation, d’une faillite ou même d’une maladie…
En fait, à un moment où un autre tout conspire pour que nous puissions nous mettre en lien avec notre pépite, notre nature, notre force créative. C’est presque un passage obligé…
Parce que la vie avance toujours vers le meilleur de nous, parce que l’amour cherche toujours à nous conduire vers un niveau de conscience plus élevé. Même quand rien ne tourne rond, tout joue en notre faveur…
C’est le sens même de la crise ! Mais à ce moment précis, un choix nous est demandé. — Prendre le statut de victime et accuser le monde entier de ce qui nous arrive… Chercher un coupable et le faire disparaître pour que cette crise s’arrête… Prendre des anxiolytiques pour éviter de sentir notre force de vie qui cherche un moyen de s’exprimer…
— Ou, comprendre ce qui est à l’œuvre… Prendre la responsabilité de ce qui est en train de se passer pour enfin se transformer de l’intérieur…
En fait, le processus de transformation et de rencontre avec la force créative de l’univers suit une dynamique qui lui est propre. La première force à l’œuvre est la force de la destruction, du démantèlement et de la crise… On a tendance à vouloir écarter cette force-là, en la jugeant comme négative, ou comme étant l’œuvre du malin, alors qu’elle est une des plus grandes forces qui gouvernent le monde !
L’obscurité révélée sert la lumière, car nous ne voyons plus qu’elle...
Quand les feuilles tombent au printemps, quand elles se désagrègent pour former des nutriments pour les sols ; quand le soleil se couche pour laisser place à la lune ; quand l’hiver arrive ou que la nuit tombe ; croyez-vous que cela soit l’œuvre du diable ?
Dans la nature, ce processus de mort est magnifique, car il n’y a pas de résistance ou de lutte face à ce qui EST et à ce qui DOIT ÊTRE…
« Ne luttons pas contre la vie, même si elle a pris la forme d’une mort et d’une descente apparente…
Imaginez un cœur qui, après sa phase d’expansion, refuse de se contracter…
Imaginez le jour qui refuse que la nuit arrive…
Imaginez l’été qui s’étire et refuse l’hiver…
Imaginez l’expir qui refuse l’inspir…
Imaginez que l’on refuse de dormir après des jours de veille…
Imaginez qu’après l’action, il n’y ait pas de phase de repos…
Imaginez qu’après le soleil, on ne voit pas la lune ou la nuit…
Refuser une polarité sous prétexte qu’elle est plus obscure, plus froide, plus endormie, plus contractée, plus lente, plus secrète, plus solitaire, plus vide, nous place dans le refus du mouvement cosmique de l’univers entier, dans le refus du mouvement des planètes, dans le refus des mouvements des vagues et des marées dans l’océan, dans le refus de la naissance du Big Bang lui-même, dans le refus de Dieu et de sa création…
On ne trouve pas la paix, dans le refus des bruits de la vie…
On ne trouve pas la lumière en tournant le dos à l’ombre…
On ne trouve pas la sagesse en se moquant de la folie…
On ne trouve pas la joie en refusant nos pleurs…
On ne trouve pas la vie en fuyant la mort…
Reconnaître la vie pour ce qu’elle est enfin, nous conduira enfin vers notre destin… »
CAROLINE GAUTHIER
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